Formaliser l'expérience subjective du burnout
Le terme "burnout" signifie "brûler de l'intérieur". Une personne qui ne parvient plus à supporter le stress engendré par son activité professionnelle, va se consumer de l'intérieur jusqu'à "l'épuisement professionnel". C’est le Burn Out Syndrome chez les anglophones et le Karōshi (過労死) ou « mort par la fatigue au travail » au Japon.
Le burnout est une nominalisation derrière lequel se cache un processus. Ce dernier débute avec des tensions qui résultent de l'écart entre la « carte » des individus (avec leurs pensées, les comportements à fournir, leurs valeurs et croyances ou attentes) et les exigences du « territoire » ou de la réalité quotidienne ; Selon Wikipédia, « les stress qui résultent d'un tel déséquilibre se développent graduellement. Ils peuvent être ressentis consciemment par l'individu ou rester ignorés pendant une longue période ; la manière avec laquelle l'individu fait face à ces stress est cruciale pour le développement du syndrome d'épuisement professionnel ».
a-Les métaphores : dans la langue anglaise, burnout signifie « s'user, s'épuiser, craquer en raison de demandes excessives, d'énergie, de forces ou de ressources ». « Le terme qualifie par exemple, l'état d'une bougie qui, après avoir éclairé de longues heures n'offre plus qu'une flamme désuète et blafarde ». Selon le psychannalyste Herbert J. Freudenberger les « gens sont parfois victimes d'incendie, tout comme les immeubles. Sous la tension produite par la vie dans notre monde complexe leurs ressources internes en viennent à se consommer comme sous l'action des flammes, ne laissant qu'un vide immense à l'intérieur, même si l'enveloppe externe semble plus ou moins intacte »
b- Le contexte: un contexte professionnel et en particulier les métiers où la relation à l'autre est stratégique, comme c'est le cas des managers. Ou les professions à forte composante sociale ou les fonctions psychologiquement engageantes (métiers de la santé, enseignants, pompiers...). Les réactions de sur adaptation à ces contextes professionnels vont épuiser les ressources cognitives, émotionnelles et physiques des individus
c-Les processus internes du burnout
La difficulté à faire des états séparateurs : la personne a du mal à établir des frontières entre les différents contextes de vie. La personne change physiquement d’environnement mais sa pensée reste dans le contexte du travail... même lorsqu’elle rentre chez elle, pendant la nuit, pendant le week end ou pendant les vacances. On dit qu’elle a du mal à se déconnecter de son travail ; la nuit, le mental commente l’état de fatigue dans lequel elle sera le lendemain
Le dialogue interne : la personne commence à douter de ses compétences. Elle se dévalorise en se disant des phrases comme « Sui-je vraiment assez compétent ? », "Je n'y arriverai jamais", "Je ne suis pas à la hauteur", "C'est ma faute si" ou "Il faut que je sois parfait".
Les images internes : la personne se construit des images dans lesquelles elle ne trouve plus sa propre place dans le monde du travail. Elle peut s’imaginer réprimandée ou licenciée avec toutes les conséquences au niveau de l’emploi et de sa famille. Des images internes de taille réduite et souvent en noir et blanc
Les capacités mentales altérées : la personne a de plus en plus de mal à se concentrer et à faire ce qu'elles ont à faire. Des troubles de la mémoire,
Une intention positive : la reconnaissance pour le travail
Les métaprogrammes : la direction de la motivation : s’éloigner d’un futur négatif (travailler plus pour prévenir l’échec) ; la source de la motivation : référence externe forte (les autres pensent que je ne suis pas assez compétent) ; Le mode de raisonnement : une procédure ( je dois faire de telle manière pour y arriver » et un manque d’option ; Un mismatch (perçoit ce qui manque et pas ce qui est présent) ; la taille de découpage : spécifique plutôt que global ( perte des priorités et impossibilités à déléguer) ; le champ de responsabilité « indépendant » ( j’assume tout et tout seul) : Un tri activité plus important que le tri personne ; la structure des règles : « mes règles pour moi sont valables pour vous » ; Orientation du temps : le futur conditionne mon présent ; Dissocié plutôt qu’associé ( vit dans sa tête et n’est pas connecté aux signaux d’alarme du corps)
d-Les états internes
La fatigue devient persistante et se ressent dès le matin, y compris après le week-end.. Le sujet a l'impression de "porter sa croix" plutôt que de travailler. Un manque d'énergie dans ce qui est entrepris et un manque de confiance dans ses capacités.
L’irritation ou la colère. A terme un état dépressif.
Ces états internes sont souvent contenus ou masqués dans le milieu professionnel.
e-Les comportements externes
Un excès de travail : la personne compense sa perte d'efficacité en travaillant plus longtemps, ou en ramenant des dossiers à la maison. Elle n’arrive pas à faire le vide... et à se reposer pour repartir du bon pied le lendemain.
Un sur contrôle : la personne à tendance à reporter sur les autres l'exigence qu'elle s'applique à elle-même, avec des charges de travail toujours plus lourdes et un empiètement croissant de la vie professionnelle sur la vie personnelle. Une difficulté à déléguer
Les troubles du sommeil : la difficulté à déconnecter se traduit souvent par des troubles du sommeil. Par exemple un réveil à 3h du matin et une incapacité à se rendormir
Un repli sur soi et un isolement social : la personnes a tendance à fuir les autres, à éviter les lieux de convivialité comme la machine à café ou le restaurant d'entreprise. Elle a du mal à quitter le lieu de travail.
Des comportements addictifs : la personne utilise parfois des produits permettant de tenir bon face à la fatigue ou de décompresser (café, somnifères, excitants en tout genre, alcool, drogues douces, anxiolytiques, antidépresseurs).
Des symptômes physiques : les personnes souffrant d'épuisement professionnel présentent des tensions physiques multiples, un rythme cardiaque plus élevé, une élévation du taux de cholestérol, de triglycérides, de l'acide urique" ; Des maux de dos « j’en ai plein le dos » avec des lombalgies ou sciatiques, les problèmes dermatologiques, des troubles digestifs, des ulcères, des migraines...
Le langage et le méta modèle : des omissions comparatives (je ne suis pas assez efficace, pas assez compétent » ; des verbes non spécifiques (travailler, progresser, améliorer, optimiser, prévoir, anticiper..) ; des quantificateurs universels (toujours, tout le temps, personne) et des origines perdues (travailler dur pour réussir) ; des opérateurs modaux de nécessité (Je dois, il faut, il est important et impératif de...etc.)
e-Les valeurs
Ce valeurs concernent avant tout la catégorie « accomplissement » Par exemple : le mérite, le travail bien fait, le professionnalisme, la reconnaissance du travail de la part de la hiérarchie ou des collègues, la compétence, la qualité totale, sont des valeur fondamentales. Le temps est également très présent. La personne s'investit dans une quête idéale de leur métier
f-Les croyances
Une généralisation sur les conséquences du travail : ce dernier devient le seul moyen de se réaliser. C’est l’art de repousser le plaisir de vivre. « Si je suis compétent... alors mes valeurs et attentes seront comblées » ; « Ils ne savent pas que je m’investi dans mon travail » ; « Je ne peux pas me reposer tant que je n’ai pas fini mon travail, tant que je n’ai pas prouvé ma compétences... tant que je n’ai pas été parfait » ; « Je dois en faire plus pour compenser mon incompétence » ; « Et si je n’ai plus confiance en moi et mes capacités, c’est que je n’ai pas assez travaillé et je n’ai pas été assez parfait....et je dois donc travailler encore plus » ; « Si je n'ai pas les résultats escomptés et que je n'ai pas de reconnaissance de mon entourage, c'est que je dois donner encore plus. "
Une confusion de niveau logique : « si je ne suis pas assez compétent, c’est que je ne suis pas quelqu’un de bien » ; « Une incompétence, signifie une mauvaise estime de soi »
Des devinettes :
- devant cette expérience subjective et pourtant terriblement douloureuse, que feriez vous avec le regard de la Programmation Neuro-linguistique (PNL) ? Quels seraient les leviers structurels du changement ?
- selon vous quels sont les types de personnalité les plus exposés au burnout ?
Merci d’avance de vos réponses
Sources : "Les signes avant coureur du burnout
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