Quels sont les préférences professionnelles des psychopathes ?
L’association des mots « psychopathie » et « criminalité » est fréquente dans de nombreux esprits. Le cinéma et la littérature y contribuent largement. Il est vrai que le meurtrier en série ou celui/celle qui va vous découper en morceau à la tronçonneuse à de bonne chance d’être psychopathe. Mais l’inverse n’est pas vrai. Les personnes "atteintes" de psychopathie (1 à 3% de la population en France selon le sexe) et que vous croisez tous les jours ne sont pas des criminels. Alors de qu’est-ce que la psychopathie ? Selon la médecine psychiatrique, la psychopathie est un trouble de la personnalité caractérisé par un faible niveau d’association aux émotions, et qui va se manifester par un ou plusieurs des symptômes suivants : le manque d’empathie, l'indifférence, l'irresponsabilité, l'absence de culpabilité, l’égocentrisme, l’impulsivité, la manipulation, l’asociabilité, la tolérance au stress et une réduction de la peur.
Les danger de l'identification
Le danger est d’identifier une personne à un symptôme ou un groupe de symptômes, comme on le fait dans le langage courant ou dans la presse (spécialisée ou pas). N’oublions pas que la psychopathie caractérise cliniquement un ensemble de comportements mais en aucun cas l’identité de la personne. Dire « c’est un psychopathe » est non seulement extrêmement réducteur, et condamne la personne à inscrire, aux yeux de son entourage, la psychopathie dans son code identitaire. Il est plus correct de dire « Une partie de la personne X présente des signes de psychopathie». Le fait de dire « une partie » présuppose l’existence d’un tout plus large ou plus vaste, dénué de pathologie ou riche en ressources. S'exprimer ainsi a surtout l'intérêt de donner de nouveaux choix à celui qui peut souffrir de psychopathie. De plus, si vous vous rappelez les présupposés de la PNL, il est impossible d’évaluer un comportement sans prendre en compte la notion de contexte ou de situation. Les caractéristiques cliniques de la « psychopathologie » n’ont pas de sens en dehors d’une intention (quel le but recherché) et d’une situation précise
Certains métiers nécessitent des qualités de psychopathes
Eric Barker, un journaliste du site Huffington Post, propose une liste des métiers ou il y a le plus ou le moins de psychopathes. Cette liste est tirée de la lecture de l’ouvrage de Kevin Dutton, auteur de « The Wisdom of Psychopaths », (La sagesse des psychopathes). La grande thèse de Kevin Dutton, qui dirige une enquête nationale sur les psychopathes en Grande-Bretagne, est que les psychopathes ne sont pas tous des meurtriers et qu’ils ont quelque chose à nous apprendre de la réussite, comme le font certains saints, des espions, ou des tueurs en série.
Alors quelles sont ces professions (meurtrier n’est pas une profession à ma connaissance, sauf tueur à gage !) dans lesquelles la psychopathie est bien représentée ?
Le plus de psychopathie |
Le moins de psychopathie |
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Il est légitime de vouloir donner une explication au lien entre une profession et un niveau élevé ou bas de psychopathie. Les professions de la colonne de droite (métiers du service et des soins) ou on retrouve le moins de psychopathies, impliquent un rapport humain et nécessitent une implication émotionnelle (une intelligence émotionnelle) tout en offrant peu de pouvoir. Ce qui n’est pas très attirant pour ceux qui ont un degré élevé de psychopathie. Les professions de la colonne de droite (métiers ou on s’expose à un public et à risques) impliquent un plus haut degré de pouvoir, et la capacité à se dissocier des émotions pour prendre des décisions rapides et précises. Ce qui est plus attirant pour ceux qui ont une bonne dose de psychopathie. Pourquoi un chef cuisinier dans la colonne de droite ? C’est peut-être excitant et rentable de tourner autour d’une personne en train de manger votre œuvre culinaire avec un ensemble de couteaux et couverts qui portent vos initiales. Il y a de grandes stars dans le monde de la cuisine. Si « l’homme d’église » peut-être assoiffé de pouvoir comme dans toute organisation, il doit en être de même pour le « fonctionnaire » qui se retrouve en bas de la colonne de gauche !
Le regard de la Process Communication
La Process Communication de Taibi Kahler apporte un éclairage sur les choix des métiers en fonction des besoins psychologiques des différents types de personnalité. Les personnes qui exercent des professions qui se trouvent dans le haut de la colonne de gauche, vont rechercher à travers le choix de leur métier la satisfaction d’un besoin d’excitation (sensations fortes en un temps bref). Dans la taxinomie de la Process Communication, on parle du type de personnalité « promoteur », qui sous stress se coupe de ses ressentis en activant son driver « sois fort ». Les personnes qui exercent des professions qui se trouvent dans le haut de la colonne de droite auraient tendance à rechercher la satisfaction d’un besoin d’être reconnu en tant que personne (être aimé), ce qui implique une relation et une intelligence émotionnelle. Dans la classification Process Communication, on parle du type de personnalité « Empathique ». Mais une fois de plus, attention aux réductions trop simpliste, car une personne ne peut être réduite à un type de personnalité, dans son versant positif comme négatif, ni à la somme des types de personnalité.
Etre ou ne pas être psychopathe ? That's the question!
Surtout ne prenez pas au sérieux tout ce que je viens d’écrire. Ce qui m’arrange. Moi qui ai changé de profession, pour passer de l’exercice de la médecine (degré 0 de la psychopathie) à celui de PDG (degré maxi de psychopathologie), suis-je devenu « psychopathe » selon Kevin Dutton ? Selon mes normes internes, je pense au contraire que j’ai beaucoup plus développé mes qualités d’empathie dans mon métier actuel que dans mon premier métier. Parfois je trouve même que je n’ai pas assez de psychopathie dans certaines situations car je me trouve trop lent pour prendre une décision. Et parfois j’ai trop de psychopathie, car je décide trop vite sans assez prendre en compte les ressentis de mon entourage. Si j’ai un conseil PNL à vous donner, c’est de choisir votre degré de psychopathie en fonction des situations. Ce qui présuppose que vous avez une conscience des différents parties en vous avez lesquelles vous cohabitez, et une conscience des ajustements que vous pouvez faire au sein de ces différentes parties, en fonction des situations rencontrées. Et toujours selon les présupposés de la PNL, plus cette conscience qui définit qui vous êtes vraiment vous offre des choix, mieux c’est. Ce que je viens d’écrire à propos des psychopathes est donc un prétextes pour vous alerter sur les dangers de toute classification. Classifier sans conscience, c'est réduire ou enfermer. Donc vos amis PDG, avocats, journalistes vedette ou chirurgiens peuvent rester vos amis.
Excellent !
Bravo Jean-Luc
Rédigé par : Alain Bauer | 02 mars 2014 à 10:52