La science se penche sur l'art de la rumination mentale
"J’aurais pu… j’aurais dû… il fallait…il aurait du.." ce sont les phrases préférées des ruminants mentaux. En dehors des ressassements, inquiétudes, contrariétés… les "ruminations mentales" sont-elles nuisibles ? Certaines personnes se concentrent sur leur avenir, alors que d’autres sont scotchées aux événements de leur passé qu’elles ressassent sans fin, alors que ce n’est pas bon pour leur santé, comme le démontre une étude menée par les université d’état de Floride et d’Arkansas. L’étude a comparé les conséquences d’une pensée focalisée sur les difficultés du passé ou sur les représentations du futur. Sur les 600 salariés (Cols blancs et bleus) interrogés, 20 % ont été considérés comme des « ruminants ou ruminateurs ? » et 40 % comme des « penseurs tournés vers l’avenir », le reste comme « mixtes » à des degrés divers.
Les auteurs déclarent « S’il est naturel et prévisible au travail de faire le point sur ce qui s'est bien passé, ce qui s'est passé, et ce qui peut être amélioré,… à un moment donné, à la fois ce qui a été considéré comme bien et mal doit être escamoté pour donner la priorité à l'avenir »… « Malheureusement, ce processus est beaucoup plus facile pour certains que pour d’autres »
Les chercheurs suggèrent plusieurs solutions pour aider ceux qui sont incapables de laisser aller le passé de façon saine : ils leur suggèrent de se donner un laps de temps limité pour délibérer de l'événement de la journée, puis de développer des relations avec des salariés plus tournés vers l’avenir, et enfin de rechercher ce qu’il y avoir de positif et précieux dans toute interaction, au lieu de rechercher ce qui peut être à l’origine de la tristesse, des regrets, ou de ce qui peut affecter le travail des salariés.
Commentaires : Il est certain qu'une orientation passé génère plus souvent de la tristesse, des regrets, du chagrin, de la rancune que du bonheur. La rumination mentale a une fonction positive, celle de nous protéger de dissocier de nos peurs et de nos angoisses existentielles les plus profondes. D’un point de vue PNL, la « rumination » cognitive (et non les « ruminants » identitaires) est caractérisée par un certain nombre de méta-programmes. Une orientation sur le passé, avec plus de « procédures » que « d’options », c’est-à-dire que le présent est conditionné par le passé. Donc pour que le présent soit plus conforme à ce que je souhaite, il faut refaire le passé !!! Puis une plus forte tendance à la « réaction-réflexion » qu’à la « proactivité-action ». Et enfin une plus forte tendance au « s’éloigner de » et « Mismatching » qu’au « aller vers » et « matching ». En termes de recommandations, celle de la modélisation des collègues qui ont un mode de fonctionnement me parait appropriée. Sinon aider le sujet à s’auto-modéliser en trouvant les situations cognitive et émotionnelle dans lesquelles il est tourné vers le futur et ancrer cette ressource pour la rendre disponible pour les situations ou c’est utile. Et si cela ne marche pas, retrouver la situation de "peur racine" ou la personne a installé cette « état de rumination » et y amener des ressources pour recadrer l’événement initial. Ou enfin…. apprendre à ruminer le bonheur ?
Sources : Christopher C. Rosen, Wayne A. Hochwarter. "Looking back and falling further behind: The moderating role of rumination on the relationship between organizational politics and employee attitudes, well-being, and performance". Organizational Behavior and Human Decision Processes, 2014; 124 (2): 177
Florida State University. "Let it go: How rumination makes what's bad a whole lot worse." ScienceDaily. ScienceDaily, 21 August 2014.
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