Méditation de pleine conscience et réduction des marqueurs biologiques de l'inflammation
Nous connaissons bien depuis quelques années les effets bénéfiques de la méditation de pleine conscience sur la santé des adultes stressés, et en particulier sur le ralentissement de l’évolution du VIH, ou du vieillissement chez des sujets en bonne santé. S’il a été possible d’associer cette pratique de méditation à des modifications structurales de notre cerveau, jusqu’à présent aucune explication biologique n’avait pu être avancée. Une étude récente de l'Université Carnegie Mellon intitulée « Alterations in resting state functional connectivity link mindfulness meditation with reduced interleukin-6: a randomized controlled trial » montre que la pratique de la méditation de pleine conscience, par rapport à la pratique de relaxation, réduit le taux sanguin d'interleukine-6, un biomarqueur de l’inflammation, chez des chômeurs fortement stressés.
"Nous avons déjà observé dans plusieurs études préalables que la pratique de la méditation de pleine conscience pouvait réduire les taux des biomarqueurs de l'inflammation, et ce nouveau travail met en lumière la façon dont le cerveau produit ces bénéfices en termes de santé par l’intermédiaire de ces bio marqueurs de l’inflammation», a déclaré David Creswell, auteur principal et professeur associé de psychologie au Collège Dietrich de sciences humaines et sociales.
Les 35 adultes stressé et en recherche d'emploi inclus dans l’étude contrôlée et randomisée, ont été soumis à un entrainement de trois jours, soit en méditation de pleine conscience, soit à une relaxation sans composante de méditation de pleine conscience. Un scan du cerveau était réalisé chez tous les participants pendant une période de repos de 5 minutes, avant et après le programme de trois jours. Les participants fournissaient également des échantillons de sang juste avant le début de l'entrainement et après quatre mois de suivi.
Les scans du cerveau montraient que la pratique de méditation pleine de conscience augmentait la connectivité fonctionnelle du réseau neuronal en mode « repos par défaut » des participants, dans des aires de l'attention et du contrôle moteur, à savoir le cortex préfrontal dorsolatéral. Les participants ayant bénéficié de la relaxation n'ont pas montré ces changements cerébraux. Chez les participants ayant suivi l’entrainement en méditation de pleine conscience, la réduction des taux d’interleukines (IL-6), et les changements dans la connectivité fonctionnelle cérébrale témoignaient d’un niveau inflammatoires plus faibles.
Selon les déclarations de Creswell "Nous pensons que ces changements cérébraux fournissent un marqueur neurobiologique de l’amélioration du contrôle moteur et de la résistance au stress, lors d’un entrainement en méditation de pleine conscience. Celle-ci améliore la capacité de votre cerveau à gérer le stress, et ces changements améliorent un large éventail de problèmes de santé liés au stress, et aux états inflammatoire »
Jean Luc Monsempès
Journal de référence: J. David Creswell, Adrienne A. Taren, Emily K. Lindsay, Carol M. Greco, Peter J. Gianaros, April Fairgrieve, Anna L. Marsland, Kirk Warren Brown, Baldwin M. Way, Rhonda K. Rosen, Jennifer L. Ferris. Alterations in resting state functional connectivity link mindfulness meditation with reduced interleukin-6: a randomized controlled trial. Biological Psychiatry, 2016; DOI: 10.1016/j.biopsych.2016.01.008
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