Le démarrage préscolaire du processus d'estime de soi
Pour les praticiens du méta-modèle de la PNL, l'estime de soi est une nominalisation, donc un processus consistant à estimer ou valoriser un "soi" qui est présupposé exister. C'est également un élément plutôt stable de notre expérience subjective. Si on sait que ce processus se poursuit tout au long de la vie, du moins tant qu'on s'accroche désespérément à se "soi", la question est de savoir à quel âge débute ce processus, ou à quel âge l’estime de soi commence à se développer? Si nous avons tendance à penser que l’estime de soi se construit et se solidifie au cours des expériences valorisantes de la vie, une étude montre qu’à l'âge de cinq ans, les enfants ont développé un sentiment d'estime de soi aussi fort que celui des adultes. Les résultats de l’étude intitulée « Implicit measures for preschool children confirm self-esteem's role in maintaining a balanced identity “ suggèrent que l'estime de soi pourrait être construite très tôt.
Pour le professeur Andrew Meltzoff, l'un des auteurs de l'étude, "Certains scientifiques considèrent que les enfants d'âge préscolaire sont trop jeune pour avoir développé un sens positif ou négatif d’eux-mêmes. Nos résultats suggèrent que l'estime de soi, se sentir bien ou mal dans sa peau, est fondamentale. C’est un état d'esprit social que les enfants apportent avec eux à l'école et non pas quelque chose qu'ils développent à l'école ".
Jusqu'à présent, on ne savait pas comment évaluer l'estime de soi des jeunes enfants. Le Dr Dario Cvencek, auteur principal de l'étude, déclare : "Les enfants d'âge préscolaire peuvent fournir des informations verbales à propos de ce en quoi ils sont bons, tant que cela concerne une compétence concrète bien circonscrite, telles que « je suis bon à la course », ou « je suis bon en lettres », mais ils ont des difficultés à fournir des réponses verbales fiables sur le fait qu’ils soient une bonne ou une mauvaise personne."
De ce fait, les chercheurs ont utilisé un nouveau test qui examine l’estime de soi de façon implicite. Autrement dit, on ne demande pas directement aux enfants, leur niveau d’estime de soi. Mais on questionne les enfants qui ne peuvent pas lire sur des associations entre le mot « soi » et des qualificatifs de «agréables» ou «désagréables».
L’étude a ainsi permis de disposer d’une évaluation de l'estime de soi chez plus de 200 enfants de 5 ans. Le Dr Dario Cvencek, auteur principal de l'étude, explique les résultats ainsi:
"Notre travail apporte le premier éclairage à ce jour sur la manière qu’on des enfants d'âge préscolaire de sentir leur moi. Nous avons trouvé qu’à l'âge de 5 ans, l'estime de soi est assez fortement établie pour être mesurée et nous pouvons la mesurer en utilisant des techniques sensibles. L'estime de soi semble jouer un rôle essentiel dans la façon dont les enfants forment diverses identités sociales. Nos résultats soulignent l'importance des cinq premières années en tant que fondement de la vie ".
La question est maintenant, selon le professeur Meltzoff, de préciser ce qui influence l'estime de soi à ce jeune âge: "Quels sont les divers aspects de l'interaction parent-enfant qui favorisent l’installation et l'entretien d’une estime de soi préscolaire estime de soi? C’est la question essentielle. Nous espérons pouvoir y répondre en étudiant des enfants encore plus jeunes "
JL Monsempès
Sources : L'étude a été publiée dans le Journal of Experimental Social Psychology (Cvencek et al., 2015)- Implicit measures for preschool children confirm self-esteem's role in maintaining a balanced identity , http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0022103115001250
Commentaires : ces recherches confirment des données que les thérapeutes PNL ont pu expérimenter bien des fois, par exemple lors d’une ré empreinte. La plupart des processus de dévalorisation identitaire du type “je ne suis pas assez bon.. je ne mérite pas…, je n’ai pas assez de valeur pour…", s'installent de façon très précoce, et bien souvent dans les premières années de vie. Quand aux causes de cette mauvaise estime, on retrouve dans la plupart des cas le dysfonctionnement d’une systémique relationnelle dans laquelle les parents jouent un rôle important. L’enfant croit ne pas avoir été accepté, valorisé ou aimé tel qu’il était du fait d’un processus d’identification à un comportement jugé inapproprié par les "significant others", parents ou l’enfant lui-même. Le vrai mystère est ce processus d'individualisation et de valorisation d'un "soi" virtuel, rapidement installé dans l'enfance et parfois relâché ou abandonné parfois après des années de vie. Maslow disait bien que l'estime de soi est une étape nécessaire dans la satisfaction de nos besoins, avant de porter notre attention sur la réalisation de soi. Ce qui me paraît le plus intéressant, n'est pas de savoir comment on se construit ou renforce une bonne estime de soi, mais plutôt comment font ceux qui vivent bien et réussissent leur vie sans s'encombrer de ce boulet de l'estime de soi.
Merci vivement pour vos commentaires
Je pense que le problème de l'estime de soi vient du fait qu'on oublie ce qu'on cherche à estimer. Si l'estimation porte sur une expression de notre ego (ce soi idéalisé qu'on atteindra jamais), le compte de résultat de l'estime de soi sera éternellement négatif, car l'existence de ce soit este à jamais conditionné à la réalisation de quelque chose d'impossible. Si l'estimation porte sur qui vous êtes inconditionnellement (votre nature profonde, votre raison d'être, votre âme, votre grand Soi), la question de l'estimation n'a plus de sens et disparait instantanément. "Pourquoi chercher à être parfait (besoin de l'égo, alors que vous êtes déjà exceptionnel et sans rien faire dit l'âme.
Jean Luc
Rédigé par : Jean Luc Monsempès | 10 décembre 2015 à 18:43
Un article que je lis au moment même où je rédige la conclusion de mon mémoire de coaching. Il illustre bien la problématique de mon sujet de coaching qui situe sa baisse d'estime de soi à trois mois. Je pense également que, comme la santé, l'estime de soi ne fait parler d'elle que lorsqu'elle est malade.
Merci pour cet article instructif
Rédigé par : Corine JOSEPH | 09 décembre 2015 à 21:19
Merci pour cet article très intéressant !...cela me rappelle le titre d'un livre "tout se joue avant l'âge de 6 ans" ( mais, heureusement, grâce aux fabuleux outils de la PNL, qu'il est possible de changer les perceptions après 6 ans ! ).
Mais est-ce que "ceux qui vivent bien et réussissent leur vie sans s'encombrer de ce boulet d'estime de soi" n'ont pas justement un niveau d'estime de soi suffisamment élevé pour qu'il ne soit pas un sujet de préoccupation ???
Rédigé par : Corinne Tanjon | 09 décembre 2015 à 19:35
Je suis d'accord avec ce commentaire et ne pas comme l'on dit "trainer des casseroles derrière soi"
Rédigé par : Jeannette KOWALCZYK | 07 décembre 2015 à 12:51