L'information est acceptée comme exacte si elle correspond à notre vision du monde
L’apôtre Saint Thomas ne voulait croire en la résurrection du Christ que lorsqu’il aurait vu et touché lui-même ses plaies. Ne faudrait-il croire que ce que l’on voit ? Seule la vision, la perception sensible en général serait en mesure d’appréhender la réalité elle-même, telle qu’elle est. Mais cette perception est-elle au-dessus de toute critique ? Ou l’expérience sensible est-elle la seule source de connaissance que nous pouvons admettre comme véritable ? La pratique de la PNL nous montre cependant que la perception ne nous donne pas forcément la vérité, ou ne nous donne qu’une partie de la vérité. Ce que nous percevons dans le monde dépend de nos filtres cognitifs et somatiques.
Une nouvelle étude de l'Université Ben Gourion du Néguev et de l'Université hébraïque de Jérusalem apporte des éclairages sur la construction des processus mentaux rapides et involontaires qui interviennent en réponse à des énoncés qui correspondent à un point de vue déjà établi. Les résultats montrent que la tendance des individus à rester ancrés dans leurs visions du monde est soutenue par leurs «réflexes» cognitifs automatiques.
L'équipe dirigée par le Dr Michael Gilead, chef du laboratoire de neurosciences cognitives sociales à BGU, a constaté que les participants à l'étude vérifiaient plus rapidement l'exactitude grammaticale des déclarations sur les sujets politiques, les goûts personnels et les problèmes sociaux.
Dans une série d'expériences, les chercheurs ont demandé aux participants de répondre sur l'exactitude de différents énoncés d'opinions portant sur des sujets politiques, sociaux, des goûts personnels. Par exemple, «Internet a rendu les gens plus isolés» ou «L'Internet a rendu les gens plus sociables». Les participants devaient indiquer le plus rapidement possible si la phrase était jugée correcte ou non. Après l'expérience on leur a demandé s'ils étaient d'accord ou non avec chaque déclaration. Les participants ont identifié les déclarations grammaticalement correctes plus rapidement lorsqu'elles étaient en accord avec leur propre vision du monde, ce qui a mis à jour un effet rapide et involontaire de l'accord sur le traitement cognitif.
Selon le Dr Gilead, «Pour prendre des décisions éclairées, les individus doivent être capables de considérer les avantages et faiblesses des différents points de vue et de s'adapter à de nouvelles informations. Cette tendance involontaire et «réflexe», à considérer des choses que nous croyons déjà comme étant vraies, pourrait freiner notre capacité à penser les situations de manière rationnelle. En effet, les études futures pourraient explorer comment d'autres facteurs, tels que le stress aigu ou les points de vue libéraux ou conservateurs, affectent cette tendance à accepter ou à rejeter des opinions d'une manière quasi réflexe.
Sources:
Michael Gilead, Moran Sela, Anat Maril. That’s My Truth: Evidence for Involuntary Opinion Confirmation. Social Psychological and Personality Science, 2018; 194855061876230 DOI:
10.1177/1948550618762300American Associates, Ben-Gurion University of the Negev. "If you believe it, it's truer: People reflexively accept information as accurate if it aligns with their worldview." ScienceDaily. ScienceDaily, 7 May 2018. <www.sciencedaily.com/releases/2018/05/180507090304.htm>.
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