Se voir comme Einstein, avec la deuxième position de la PNL ou l'incarnation virtuelle de la science peut changer votre façon de penser
Votre incapacité à obtenir ce que vous souhaitez, ne remet pas en cause qui vous êtes, mais reflète peut être ce que Richard Bandler et John Grinder appellent une carte mentale "appauvrie". Si vous n'avez pas la bonne carte, comment évoluer de façon efficace dans le territoire ? Une des solutions proposées par la programmation neuro-linguistique (PNL) est d'enrichir votre carte mentale en adoptant une autre position de perception, une deuxième position en vous voyant à partir du cadre de référence d'une autre personne, ou une troisième position en adoptant la position d'observation de votre relation entre l'autre personne et vous même. La pratique de l'exercice montre que l'on sort systématiquement avec de nouvelles perception de soi et des autres. Cela est-il prouvé scientifiquement diront les sceptiques ? Oui en effet il existe plusieurs études sur l'impact positif de l'adoption des positions de perception. Que se passerait-il si vous adoptiez la position de perception d'Einstein ?
"La réalité virtuelle peut créer l'illusion d'un corps virtuel pour remplacer le vôtre, ce qu'on appelle l'incarnation virtuelle", dit le professeur Mel Slater de l'Université de Barcelone. "Dans un environnement virtuel, les participants peuvent voir ce nouveau corps reflété dans un miroir et dont les mouvements correspondent exactement à leurs mouvements, ce qui aide à créer une puissante illusion que le corps virtuel est le leur." Des recherches antérieures ont montré que l'incarnation virtuelle peut avoir des effets surprenants sur les attitudes et les comportements. Par exemple, les Blancs ayant adopté la position de perception d'un corps noir ont montré moins de stéréotypes inconscients (appelés préjugés implicites) à l'égard des Noirs. "Nous nous demandions si l'incarnation virtuelle pouvait affecter la cognition ", dit M. Slater. "Si nous donnions à quelqu'un un corps représentant l'intelligence suprême, comme celui d'Albert Einstein, ces personnes auraient-elles une meilleure performance dans une tâche cognitive que les personnes ayant un corps normal ?"
Les chercheurs ont recruté 30 jeunes hommes pour participer à une expérience d'incarnation virtuelle. Avant l'incarnation, les participants ont répondu à trois tests : une tâche cognitive pour mesurer leurs capacités de planification et de résolution de problèmes ; une tâche pour quantifier leur estime de soi ; et une tâche pour identifier tout parti pris implicite envers les personnes âgées. Cette dernière tâche consistait à déterminer si le fait d'expérimenter la simulation d'une apparence plus âgée pouvait changer les attitudes à l'égard des personnes âgées. Après les tests, les participants ont revêtu une combinaison spéciale capable d'enregistrer les mouvements du corps et un casque d'écoute de réalité virtuelle. La moitié des participants ont adopté virtuellement le corps d'Einstein et l'autre moitié un corps d'adulte normal. Après avoir fait quelques exercices dans l'environnement virtuel avec leur nouveau corps, les chercheurs ont répété les trois tests (cognitifs, estime de soi et préjugés).
Les chercheurs ont constaté que les personnes ayant une faible estime de soi accomplissaient mieux la tâche cognitive à la suite de l'expérience virtuelle d'Einstein, comparativement à celles qui avaient un corps normal de quelqu'un de leur âge. Les personnes exposées au corps d'Einstein avaient également moins de préjugés envers les personnes âgées. La partialité est basée sur le fait de considérer quelqu'un comme étant différent de soi-même. Le fait d'être dans un corps plus âgé peut avoir subtilement changé l'attitude des participants en brouillant la distinction entre les personnes âgées et elles-mêmes. De même, le fait d'être dans le corps d'une personne extrêmement intelligente peut amener les participants à se penser différemment, ce qui leur a permis de débloquer des ressources mentales auxquelles elles n'ont normalement pas accès.
De façon surprenantes, les améliorations cognitives n'ont été observées que chez les personnes ayant une faible estime de soi. Les chercheurs émettent l'hypothèse que ceux qui ont une faible estime de soi avaient le plus à gagner en changeant leur perception d'eux-mêmes. Le fait de se voir dans le corps d'un scientifique respecté et intelligent peut avoir renforcé leur confiance pendant le test cognitif. Pour étudier plus en profondeur le phénomène, il faut une étude plus vaste avec un plus grand nombre de participants, et incluant des hommes et des femmes , disent les auteurs de l'étude. Et les résultats obtenus jusqu'à présent suggèrent que la technique pourrait être utile dans le domaine de l'éducation. "Il est possible que cette technique puisse aider les personnes ayant une faible estime de soi à mieux performer dans les tâches cognitives et elle pourrait être utile dans l'éducation ", dit Slater.
Référence:
Domna Banakou, Sameer Kishore, Mel Slater. Virtually Being Einstein Results in an Improvement in Cognitive Task Performance and a Decrease in Age Bias. Frontiers in Psychology, 2018; 9 DOI:
10.3389/fpsyg.2018.00917Frontiers. "Seeing yourself as Einstein may change the way you think." ScienceDaily. ScienceDaily, 9 July 2018. <www.sciencedaily.com/releases/2018/07/180709101200.htm>.
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