Lorsqu’on évoque des questions de santé individuelle, le mode de pensée linéaire est encore bien plus répandu que le mode de pensée systémique. Dans une approche linéaire, un symptôme relève d’une cause bien précise ou d’un enchainement de causes qu’il convient d’identifier et de traiter voire d’éradiquer par l’arsenal thérapeutique moderne. Ce mode de pensée est la source des immenses progrès médicamenteux et technologiques de la médecine moderne. Le mode de pensée linéaire s’avère fort pertinent et efficace dans de nombreuses pathologies et surtout les problèmes aigus pour lesquelles des causes physiologiques apparaissent souvent de façon évidente. Dans le cas de maladies chroniques ou dégénératives, la médecine moderne a bien plus de mal à identifier la ou les causes communes valables pour un groupe de patients souffrant d’un même problème. La médecine moderne est bien souvent limitée par un mode de pensée linéaire et mécaniste de la santé, qui focalise son attention sur la partie malade au dépend du tout et d’une vision globale et systémique de la personne. « Avant de pouvoir penser un phénomène, il est nécessaire de penser à la manière dont nous pensons le phénomène » dirait Gregory Bateson.
Une approche globale et systémique de la santé, de la maladie et de la guérison, prendra en compte la personne dans son ensemble (environnement, corps, mental, esprit, mode de vie) et dans son unicité. Elle considère que de nombreux facteurs différents peuvent conduire à un même symptôme ou syndrome (ensemble de signes cliniques et biologiques). Le symptôme est ici considéré comme une communication, un message à propos d’un déséquilibre interne ou externe dans la vie de la personne. On ne cherche donc pas à supprimer le symptôme, mais à en connaître le sens et à rétablir un nouvel équilibre plus adapté aux buts de vie de la personne. C’est la raison pour laquelle la réponse à un problème de santé ne peut être qu’individualisé et personnalisé, à partir des ressources de la médecine conventionnelle comme de celles des approches complémentaires. Le soignant ou l’accompagnateur (coach, thérapeute..) fait partie intégrante du système du patient et la qualité de la relation constitue un élément clé des changements en matières de santé.
La pensée systémique concerne les lois qui régissent les systèmes, les relations entre les systèmes, à l'extérieur des systèmes, et les frontières qui les séparent. Au lieu de se focaliser uniquement sur la « cause » et les « effets » de la maladie ou de l'état de santé du client, le personnel soignant sera invité à porter davantage son attention sur les facteurs systémiques, par exemple le milieu de vie et de travail du client/patient, ses relations aux autres et à lui même, tant au niveau physique, mental, émotionnel, social que spirituel.
Pour Robert Dilts, les modèles systémiques sont différents des modèles statistiques ou linéaires, car ils prennent en compte et traitent les feedbacks de l'ensemble des éléments d’un système dans lequel des événements à n'importe quel point du système peuvent impacter un autre élément du système à un moment ultérieur. Une cause ou un effet particulier ne peuvent être isolés du contexte dans lesquels ils sont apparus. De ce fait, chaque partie doit être considérée et mesurée en termes de tout ou de globalité. Le mot anglais health (santé) a pour racine un mot ancien « hal », qui veut dire “whole” (entier). Et le mot “wholeness” (entièreté) est souvent employé comme traduction du mot “health” (santé). Ce qui signifie que le mot “santé” se rapporte au fait d’atteindre une sorte d’harmonie et du ressenti d’être entier.
Dans une approche systémique, la première étape d’un changement en matière de santé consiste à amener le client ou le patient à imaginer comment il aimerait être dans l'état de santé et de bien-être souhaité. La formulation d’un but et surtout d’une intention de santé, facilite le processus de changement en raison des capacités cérébrales à fonctionner de manière cybernétique et auto-organisée. Une fois que le client ou le patient est clair et cohérent par rapport à ses attentes, la réponse naturelle du cerveau sera d'organiser l’amélioration, en fonction des images ou des croyances créées dans son esprit. Le cerveau pourra déclencher les mécanismes d’auto régulation (immunologiques, endocriniennes...etc.) dont il a besoin, et le sujet pourra alors recevoir des feed-back autocorrectif pour le guider vers son objectif de santé et de bien-être.
Dans une approche systémique de la santé, la guérison ne signifie pas une simple disparition des symptômes, ni un retour à la « normalité » de la vie antérieure de la personne. Si le symptôme résulte des habitudes de vie de l’individu, il est illusoire de pouvoir s’attendre à un résultat nouveau en matière de santé sans modification des comportements qui ont produit ces symptômes ou les modes de pensée qui ont organisé ces comportements inadaptés. Le processus de guérison n’est donc pas un retour à l’état antérieur, mais plutôt une évolution ou une transformation des relations au symptôme ou à la maladie. Par exemple une meilleure compréhension du sens de la maladie peut rendre celle ci plus supportable, peut aussi motiver l’adoption de nouvelles habitudes de vie, ou parfois inviter le sujet à évoluer vers un niveau homéostasie psycho-biologique plus en accord avec ses buts de vie. Ayant rempli leur fonction de messager, les symptômes n’ont plus de raison d’être, et ils peuvent s’atténuer voire disparaître.
En même temps que de nouveaux buts de vie émergent pour faciliter le déclenchement de l’auto-régulation(auto-guérison), les résistances et interférences peuvent apparaitre sous forme de croyances limitantes. Les notions de croyances et de santé vont de pair avec les notions de carte et le territoire. Si le mental est la carte et le corps le territoire, nos croyances inconscientes et conscientes à propos de notre santé personnelle vont nous affecter de façon systémique, et à tous les niveaux neurologiques de changement (c'est-à-dire l'environnement, le comportement, les capacités, les croyances et les valeurs, l'identité et notre spiritualité). Un changement ou un recadrage de croyance limitante est souvent nécessaire, car une croyance le pouvoir de modifier un état physique et l’adoption d’une croyance aidante permet de passer d’un état sans ressource à un état de santé et de bien-être, à la condition que l’écologie du nouvel état soit respectée, aussi bien dans ses niveaux systémique que neurologiques.
Ce processus d’évolution et de transformation qui est au cœur d’une approche systémique, implique une participation très active du patient/client. Car si le médecin soigne le mieux qu’il peut, c’est le patient qui décide de guérir. Seul le patient est en mesure de définir ses buts et intentions de santé et d’apporter ainsi son consentement au déclenchement de ses processus d’auto-guérison. Une relation de soutien (à soi et à un accompagnateur) et une forte qualité de présence valideront et faciliteront l’émergence d’un nouveau concept de soi et de la vie que la personne souhaite mener. Et seul le client est en mesure, avec le soutien de son accompagnateur, de mettre en œuvre de nouvelles habitudes de vie.
Gardons à l'esprit que nous sommes un système d'interactions (tous nos organes et fonctions sont en lien et communiquent entre elles) au sein d’un système relationnel (l’environnement et les personnes qui nous entourent) qui est lui même dans un système plus vaste, et ainsi de suite. Nous sommes un « holon » au sein d’un « holon » plus vaste dirait Robert Dilts. Les interactions qui se produisent au sein d'un être humain et entre les êtres humains et leur environnement, sont systémiques et répondent à des principes systémiques. Notre corps, nos relations interpersonnelles et l’ensemble de ce qui se passe dans nos sociétés forment une sorte d'écologie de systèmes et de sous-systèmes, qui s'influencent mutuellement pour maintenir des équilibres. Les interactions entre tous ces systèmes jouent un rôle clé dans notre santé et notre bien-être personnel.
Dr Jean Luc Monsempès Octobre 2019
Oh c super, b1 sah !
Rédigé par : Mohand PSG | 08 novembre 2019 à 14:58
KO l'article ! vraiment nul
Rédigé par : AMEL des Jonch | 08 novembre 2019 à 14:56
Très bel article
Rédigé par : Clarence | 08 novembre 2019 à 14:53
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Rédigé par : Den smith | 04 novembre 2019 à 09:53